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La « patiente » Lou Jeanmonnot, nouvelle tête d’affiche du biathlon français

Lou Jeanmonnot a ses petites habitudes. Depuis ses 14 ans – elle en a aujourd’hui 26 – la biathlète française utilise la même carabine, compétition après compétition, quitte à devoir la réparer régulièrement. La native de Pontarlier (Doubs) a aussi son rituel à la fin de chaque saison : un nouveau tatouage. Cet été, un voyage en Nouvelle-Zélande a été l’occasion d’ajouter un motif maori à une collection comprenant déjà un flocon, une fleur et une tête de tigre.
A Kontiolahti (Finlande), la Française va vivre une situation plus inhabituelle lors de l’entame de la saison 2024-2025 de la Coupe du monde, samedi 30 novembre. Pour la première fois, ses sorties d’hiver seront celles d’une favorite au gros globe de cristal qui récompense la lauréate du classement général.
L’année précédente, elle avait profité du coup d’envoi de la saison, à Östersund (Suède) pour exploser aux yeux de tous en remportant sa première victoire individuelle sur le sprint, avant de doubler la mise lors de la poursuite. Le début d’une saison riche en récompenses, avec deux succès individuels de plus en Coupe du monde et quatre médailles lors des championnats du monde.
Les faits d’armes de Lou Jeanmonnot chez les juniors pouvaient laisser présager une telle réussite. C’est moins le cas de son arrivée chez les professionnels : avant une saison 2022-2023 conclue à la 11e place du général, la Française a eu du mal à passer l’étape de l’IBU Cup, le second échelon du biathlon mondial.
« J’ai connu quelques difficultés pour apprendre à bien me connaître et à me comprendre, explique la Doubiste au Monde. J’étais en quelque sorte dans la période de transition entre un corps d’enfant et d’adulte. J’ai eu besoin d’un peu de temps pour trouver le déclic sur les pistes. »
« Il lui manquait simplement un peu d’expérience pour développer son niveau. Il n’y a pas de trajectoire parfaite dans ce sport », analyse Anaïs Bescond, ex-biathlète qui avait pris Lou Jeanmonnot sous son aile à son arrivée dans le groupe France. Elle assure s’être tout de suite attachée à cette « jeune pétillante » avec « un petit grain de folie et un franc-parler » qui ne « surjoue jamais ».
Et tire bien, voire très bien. Lors de la saison 2023-2024, elle a blanchi près de 92 % des cibles qui se sont présentées face à elle. Seule l’Allemande Vanessa Voigt a fait mieux (93 %). « Quand elle prend sa carabine, elle sait tout faire, salue Jean-Paul Giachino, entraîneur du tir de l’équipe de France féminine. Elle peut s’engager et aller très vite quand c’est nécessaire, ou poser son tir et être patiente. Elle a des prédispositions dans l’exercice depuis le début. »
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